Le billet Avela s’est offert une pause, quelques semaines sans écrire mais non sans réfléchir dans la perspective de partager avec vous ces pensées discursives ou primesautières.
Aujourd’hui, comme certains d’entre vous le savent, Avela a dix ans. Un anniversaire fournit souvent l’occasion de faire le bilan. Je n’ai pas dérogé et me suis retournée sur ces dix années de pratique professionnelle, me demandant notamment sur quoi reposait la solidité de ma société. J’ai pris conscience qu’on excuse ce passage égocentrique, que beaucoup de mes comportements professionnels étaient comparables à ceux des paysans:
j’ai l’énergie tenace comme une laboureuse ; Je sais attendre patiemment qu’un effort paie comme une
semeuse ; J’accepte de ne pas être maître de tout, modeste face à la nature ; Je ne dépense pas aujourd’hui ce que je n’ai pas encore en poche, prévoyant les revers de résultats comme on anticipe une mauvaise moisson ; Et enfin, j’apprécie mon indépendance. Or il se trouve que j’appartiens à une longue lignée d’agriculteurs.
Pouvons-nous, à partir de mon expérience, déduire que nous sommes managers avec notre enfance aussi, avec ce que nous avons reçu de valeurs, les rythmes de travail, les audaces et les prudences que nous avons observés chez nos parents.
Il n’y aurait donc pas un modèle de manager efficace mais une diversité de combinaisons gagnantes, subtiles mélanges de « qualité d’origine contrôlée» et de cueillettes faites au hasard des chemins de vie, tout cela mis en musique sur une partition choisie. J’en ai la conviction, après vingt ans d’accompagnement et de formation de cadres et de dirigeant(e)s qui viennent chercher des modèles uniques de « manager performant » et dont je découvre, rencontre après rencontre, l’infinie palette.
Bonne nouvelle car il n’y a donc pas un type de « bon » manager mais autant que de (bons) managers. Nos rapports au temps, à l’argent, au travail, aux autres, à la hiérarchie peuvent différer, pourvu que nous
respections, pour dire les choses rapidement, quelques fondamentaux : respect des personnes, des « contrats » passés, de soi-même, c’est-à-dire le courage d’être la personne que nous sommes véritablement. Dis-moi comment tu manages, je te dirai d’où tu viens et qui tu es….
Et vous, savez-vous ce qui vous anime ? Quels rêves poursuivez-vous qui marque votre style de management ?
A chacun son modèle et surtout, n’oubliez pas d’imaginer le « meilleur » manager que vous puissiez être !